Relais de poste (Benfeld - enfants) : Différence entre versions

 
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==9 ¨Relais de poste 1742.¨==
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Ah mes amis ! Quelle belle époque ce temps où circulaient encore les diligences. 
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Elles arrivaient tirées par quatre chevaux, emmenant des voyageurs se rendant dans leur famille au nord de l’Alsace. Mais, vous vous doutez bien,  qu’en raison de la distance à parcourir, le trajet risquait d’être très long et fatiguant.
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On parcourait neuf à dix kilomètres par temps sec par heure et beaucoup moins par temps de pluie.
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L’attelage s’arrêtait, le temps d’une nuit dans un relais de poste. Cette étape  permettait de se désaltérer, s’alimenter, se reposer et bien sur changer de chevaux .
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  Ce déplacement prenait des allures de grand voyage, car les routes peu nombreuses, et cabossées, ne favorisaient pas ces moyens de locomotion.
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C’est dans un nuage de poussière, que la diligence arrivait à l’entrée de notre ville. L’attelage passait ensuite sous la porte cochère du relais de poste.
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Le cocher assit sur le siège placé un peu en hauteur de la voiture, menait judicieusement les chevaux. Pour ce faire, il se servait de son fouet, en prenant bien soin de bien maintenir les guides des chevaux.
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Son acolyte le postillon, partageait chaque voyage assit à ses côtés. 
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Son travail consistait à s’occuper des chevaux lors des arrêts et des départs.
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À leur arrivée ce jour-là, me voyant dans la cour du relais de poste, ils me firent un grand signe de leur main droite.
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Heureux que le hasard m’ait permis de les rencontrer en ce jour où mon travail m’avait amené en cet endroit. Je leur répondis par le même geste amical en leur disant :
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- Salut Eugène, salut  petit Louis, de passage dans notre cité ?
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Soupirant de fatigue, le cocher me répondit : 
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- Salut l’ami, oui nous faisons une petite halte à Benfeld et nous repartirons demain matin pour Strasbourg.
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La route a été longue depuis notre départ de bon matin de Colmar.
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Un arrêt s’impose, nous avons tous besoin de nous reposer .
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Voyant que l’heure tournait, je répondis quelques mots aimables et très vite, je repris la direction de l’hôtel de ville.
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- À bientôt les amis, le devoir m’appelle !
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Eugène ordonna à ses chevaux de s’arrêter en tirant sur leurs guides.  Ils s’exécutèrent avec plaisir, en laissant échapper de leurs naseaux un puissant souffle.
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Ils sentaient la paille de l’écurie et la pause bien méritée pour se reposer.
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Le postillon assit à ses côtés, descendit à ce moment et prit soin des voyageurs exténués par ce long parcours.
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Le brave homme ouvrit la porte de la voiture et présenta poliment sa main aux passagères afin de les aider à descendre.
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- Imaginez–vous la scène, les enfants, cela n’’était pas évident pour la gent féminine, de descendre de la diligence.
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Leurs longues robes encombraient leurs jambes dans la descente.
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J’ai souvent proposé mes services à ces charmantes dames, afin que leurs pieds touchent le sol sans encombre.
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Elles me remerciaient par un séduisant sourire. Je leur indiquais  ensuite la direction de l’auberge où elles  pourraient se restaurer avant de disposer de leur chambre.
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Le maître de Poste sortit à cet instant de la demeure. Il souhaita la bienvenue aux arrivants, en les accompagnant dans la bâtisse.
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L’aubergiste sortit la serviette sur son avant-bras en les accueillant d’un grand sourire.
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- Venez vous reposer de votre voyage. Prenez place mesdames, messieurs.
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Des pichets d’eau fraîche les attendaient sur chaque table.
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Pendant ce temps, le cocher aidé de ¨Marcel¨, un jeune commis descendaient les malles des voyageurs contenant quelques affaires de rechanges.
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Celui-ci, amena les bagages vers les chambres des clients. 
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¨Petit Louis¨, n’avait pas perdu de temps. Après avoir dételé les chevaux, il s’empressa de prendre la direction des écuries.
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Là, il s’assura de leur bien-être, en les frottant avec de la paille sèche.
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Un  seau d’eau fraîche fut déposé devant chaque animal. 
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Pour terminer, le brave homme déposa des brassées de foin comme nourriture.
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Sa main alla de l’un à l’autre, comme pour les gratifier du travail accompli.
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Jetant un dernier coup d’œil à ses compagnons de route, il s’éloigna ensuite à son tour en direction de l’auberge.
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Attablé près de l’entrée, le cocher s’entretenait avec le maître des lieux.
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Le voyant arriver, celui-ci se dirigea vers lui en l’invitant à s’asseoir auprès deux.
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- Alors l’ami. qu’est-ce-que je te sers après ce trajet épuisant.
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¨Petit Louis¨ le salua en le remerciant pour son hospitalité et accepta de bon cœur le grand verre d’eau qu’il lui tendait.
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Ils discutèrent ensemble sur le parcours de la journée qui s’était déroulé sans difficultés.
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Le postillon reprit la parole en disant :
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- Après avoir pris un peu de repos, je vais  examiner les sabots de mes chevaux, j’ai remarqué que le ¨grand noir¨ boitait légèrement.
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Peut-être a-t-il un petit caillou de coincé. Ce qui a dû le gêner pendant ce long trajet.
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Au bout d’une heure, pendant laquelle, il se restaura, il mit sa parole à exécution et se dirigea vers les écuries.
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Les chevaux heureux de retrouver leur compagnon de route se mirent à hennir et secouer leur tête.
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¨Petit Louis¨, voyant que le tas de foin avait sérieusement diminué se sentit rassuré de l’état de ses chevaux..
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- C’est bien , je vois que vous avez fait honneur à votre repas. Maintenant toi le Grand Noir, tu vas me monter tes sabots.
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Délicatement, en caressant l’animal, il lui fit doucement plier sa patte et observa ses fers.
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- Mais voilà ce qui te posait problème, lui dit-il en lui enlevant un petit caillou coincé avec une pointe, je savais bien que tu avais une gêne.
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Apaisé, le Grand Noir émit un hennissement de satisfaction.
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Le brave homme lui donna une petite claque sur sa croupe et dit :
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- C’est bien,  je vais te laisser tranquille maintenant.
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C’est en compagnie d’¨Eugène¨, qu’il passa le reste de  l’après–midi.
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Ils regagnèrent dans la soirée la chambre qu’ils allaient partager ensemble à l’étage.
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L’aubergiste vint les réveiller de bonne heure le lendemain matin.
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En rejoignant le rez de chaussée, ils retrouvèrent les personnes qu’ils allaient ramener un plus tard.
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Sur les tables, un petit déjeuner les attendait. En effet, une grosse motte de beurre, un pot de miel accompagnaient des tartines de pain grossièrement coupées.
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Les voyants arriver, il alla leur chercher le café fumant.
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- Avez-vous bien dormi les gars ? leur dit-il.
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Deux grognements lui répondirent sourdement.
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- Je vois que vous semblez être encore sous la couette…
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Quelques minutes plus tard, plus rien ne subsistait sur la nappe de la table.
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L’aubergiste revenant à ce moment là, leur dit :
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Je vous ramène dans l’instant, un morceau de saucisson, et une miche de pain. Vous verrez, cela va vous ragaillardir et vous remettre les idées en place.
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Quelques minutes plus tard, il revint chargé des mets qu’il avait promis.
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Les hommes se jetèrent avec contentement  sur les aliments.
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L’heure tournait et ils achevèrent rapidement leur petit déjeuner.
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¨Petit Louis¨ se dépêcha de sortir, afin de préparer l’attelage pour la route.
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Il se rendit à l’écurie, en ramena quatre chevaux frais, qui feraient la route du jour avec eux.
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Ils reprendrait les quatre animaux  de la veille au retour.
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Les bagages regagnèrent leur place sur le toit de la diligence.
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Un par un, les voyageurs remontèrent en voiture .
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Tout était prêt pour le départ. Un dernier signe au maître de poste et à l’aubergiste.
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En route pour Strasbourg !  «  Fouette cocher ! »
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Version du 5 juillet 2019 à 13:20

9 ¨Relais de poste 1742.¨

Ah mes amis ! Quelle belle époque ce temps où circulaient encore les diligences.  
 

Elles arrivaient tirées par quatre chevaux, emmenant des voyageurs se rendant dans leur famille au nord de l’Alsace. Mais, vous vous doutez bien, qu’en raison de la distance à parcourir, le trajet risquait d’être très long et fatiguant. On parcourait neuf à dix kilomètres par temps sec par heure et beaucoup moins par temps de pluie. L’attelage s’arrêtait, le temps d’une nuit dans un relais de poste. Cette étape permettait de se désaltérer, s’alimenter, se reposer et bien sur changer de chevaux .

 Ce déplacement prenait des allures de grand voyage, car les routes peu nombreuses, et cabossées, ne favorisaient pas ces moyens de locomotion.

C’est dans un nuage de poussière, que la diligence arrivait à l’entrée de notre ville. L’attelage passait ensuite sous la porte cochère du relais de poste. Le cocher assit sur le siège placé un peu en hauteur de la voiture, menait judicieusement les chevaux. Pour ce faire, il se servait de son fouet, en prenant bien soin de bien maintenir les guides des chevaux. Son acolyte le postillon, partageait chaque voyage assit à ses côtés. Son travail consistait à s’occuper des chevaux lors des arrêts et des départs.

À leur arrivée ce jour-là, me voyant dans la cour du relais de poste, ils me firent un grand signe de leur main droite.

Heureux que le hasard m’ait permis de les rencontrer en ce jour où mon travail m’avait amené en cet endroit. Je leur répondis par le même geste amical en leur disant : - Salut Eugène, salut petit Louis, de passage dans notre cité ?

Soupirant de fatigue, le cocher me répondit : - Salut l’ami, oui nous faisons une petite halte à Benfeld et nous repartirons demain matin pour Strasbourg. La route a été longue depuis notre départ de bon matin de Colmar. Un arrêt s’impose, nous avons tous besoin de nous reposer .


Voyant que l’heure tournait, je répondis quelques mots aimables et très vite, je repris la direction de l’hôtel de ville. - À bientôt les amis, le devoir m’appelle !

Eugène ordonna à ses chevaux de s’arrêter en tirant sur leurs guides. Ils s’exécutèrent avec plaisir, en laissant échapper de leurs naseaux un puissant souffle. Ils sentaient la paille de l’écurie et la pause bien méritée pour se reposer.

Le postillon assit à ses côtés, descendit à ce moment et prit soin des voyageurs exténués par ce long parcours.

Le brave homme ouvrit la porte de la voiture et présenta poliment sa main aux passagères afin de les aider à descendre.

- Imaginez–vous la scène, les enfants, cela n’’était pas évident pour la gent féminine, de descendre de la diligence. Leurs longues robes encombraient leurs jambes dans la descente.

J’ai souvent proposé mes services à ces charmantes dames, afin que leurs pieds touchent le sol sans encombre. 

Elles me remerciaient par un séduisant sourire. Je leur indiquais ensuite la direction de l’auberge où elles pourraient se restaurer avant de disposer de leur chambre.

Le maître de Poste sortit à cet instant de la demeure. Il souhaita la bienvenue aux arrivants, en les accompagnant dans la bâtisse.

L’aubergiste sortit la serviette sur son avant-bras en les accueillant d’un grand sourire. 

- Venez vous reposer de votre voyage. Prenez place mesdames, messieurs.

Des pichets d’eau fraîche les attendaient sur chaque table. Pendant ce temps, le cocher aidé de ¨Marcel¨, un jeune commis descendaient les malles des voyageurs contenant quelques affaires de rechanges. Celui-ci, amena les bagages vers les chambres des clients.

¨Petit Louis¨, n’avait pas perdu de temps. Après avoir dételé les chevaux, il s’empressa de prendre la direction des écuries. Là, il s’assura de leur bien-être, en les frottant avec de la paille sèche. Un seau d’eau fraîche fut déposé devant chaque animal. Pour terminer, le brave homme déposa des brassées de foin comme nourriture. Sa main alla de l’un à l’autre, comme pour les gratifier du travail accompli. Jetant un dernier coup d’œil à ses compagnons de route, il s’éloigna ensuite à son tour en direction de l’auberge.

Attablé près de l’entrée, le cocher s’entretenait avec le maître des lieux. Le voyant arriver, celui-ci se dirigea vers lui en l’invitant à s’asseoir auprès deux. - Alors l’ami. qu’est-ce-que je te sers après ce trajet épuisant.

¨Petit Louis¨ le salua en le remerciant pour son hospitalité et accepta de bon cœur le grand verre d’eau qu’il lui tendait.

Ils discutèrent ensemble sur le parcours de la journée qui s’était déroulé sans difficultés.

Le postillon reprit la parole en disant : - Après avoir pris un peu de repos, je vais examiner les sabots de mes chevaux, j’ai remarqué que le ¨grand noir¨ boitait légèrement. Peut-être a-t-il un petit caillou de coincé. Ce qui a dû le gêner pendant ce long trajet. . Au bout d’une heure, pendant laquelle, il se restaura, il mit sa parole à exécution et se dirigea vers les écuries. Les chevaux heureux de retrouver leur compagnon de route se mirent à hennir et secouer leur tête. ¨Petit Louis¨, voyant que le tas de foin avait sérieusement diminué se sentit rassuré de l’état de ses chevaux.. - C’est bien , je vois que vous avez fait honneur à votre repas. Maintenant toi le Grand Noir, tu vas me monter tes sabots. Délicatement, en caressant l’animal, il lui fit doucement plier sa patte et observa ses fers. - Mais voilà ce qui te posait problème, lui dit-il en lui enlevant un petit caillou coincé avec une pointe, je savais bien que tu avais une gêne.

Apaisé, le Grand Noir émit un hennissement de satisfaction.

Le brave homme lui donna une petite claque sur sa croupe et dit : - C’est bien, je vais te laisser tranquille maintenant.

C’est en compagnie d’¨Eugène¨, qu’il passa le reste de l’après–midi.

Ils regagnèrent dans la soirée la chambre qu’ils allaient partager ensemble à l’étage. L’aubergiste vint les réveiller de bonne heure le lendemain matin. En rejoignant le rez de chaussée, ils retrouvèrent les personnes qu’ils allaient ramener un plus tard. Sur les tables, un petit déjeuner les attendait. En effet, une grosse motte de beurre, un pot de miel accompagnaient des tartines de pain grossièrement coupées. Les voyants arriver, il alla leur chercher le café fumant. - Avez-vous bien dormi les gars ? leur dit-il. Deux grognements lui répondirent sourdement. - Je vois que vous semblez être encore sous la couette…

Quelques minutes plus tard, plus rien ne subsistait sur la nappe de la table. L’aubergiste revenant à ce moment là, leur dit : Je vous ramène dans l’instant, un morceau de saucisson, et une miche de pain. Vous verrez, cela va vous ragaillardir et vous remettre les idées en place. Quelques minutes plus tard, il revint chargé des mets qu’il avait promis. Les hommes se jetèrent avec contentement sur les aliments.

L’heure tournait et ils achevèrent rapidement leur petit déjeuner.

¨Petit Louis¨ se dépêcha de sortir, afin de préparer l’attelage pour la route. Il se rendit à l’écurie, en ramena quatre chevaux frais, qui feraient la route du jour avec eux. Ils reprendrait les quatre animaux de la veille au retour.

Les bagages regagnèrent leur place sur le toit de la diligence. Un par un, les voyageurs remontèrent en voiture .

Tout était prêt pour le départ. Un dernier signe au maître de poste et à l’aubergiste. En route pour Strasbourg ! «  Fouette cocher ! »


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