Petite légende sur Benfeld (enfants) : Différence entre versions

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==La légende de la pierre magique==
 
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<small>Copiée de l’annuaire des quatre cantons 1983</small>
 
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Il était une fois à ¨Benfeld¨, une pauvre veuve qui habitait une chaumière, non loin de la rivière de l’Ill.
 
Il était une fois à ¨Benfeld¨, une pauvre veuve qui habitait une chaumière, non loin de la rivière de l’Ill.

Version du 5 juillet 2019 à 15:34

La légende de la pierre magique

Copiée de l’annuaire des quatre cantons 1983

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Il était une fois à ¨Benfeld¨, une pauvre veuve qui habitait une chaumière, non loin de la rivière de l’Ill.

Tous les jours à l’aube, elle s’en allait, le bâton à la main, vers les prairies, qui longent la route des païens. Là, elle gardait des vaches et les chèvres appartenant aux riches fermiers des alentours.

La pauvre veuve passait ses jours à veiller le bétail qu’elle aimait bien et avec lequel on l’ entendait souvent converser à sa façon, presque primitive, mais d’un coeur confiant et d’une naïveté touchante.

Un jour, un fermier qui passait par là, observa la pauvre femme, qui lui semblait être occupé à une étrange besogne, car elle se baissait tous les trois ou quatre pas et furetait le sol comme si elle voulait hâtivement extirper quelque chose enfoui sous ses pas, dans l’herbe épaisse.

Intrigué, le fermier s’approcha d’elle et vit non sans surprise, comme la brave femme fouillait, d’une manière minutieuse, entre les touffes d’herbes pour trouver ce qu’il pensait être un trésor caché.

Sans trop de préoccuper du visiteur, elle continuait sa recherche passionnée, lorsque subitement, elle sortit du sol rocailleux une pierre, transparente et brillante de forme allongée.

Elle l’a serré avec une telle joie contre son coeur que le fermier voulut savoir ce que cet objet pierreux signifiait.

Alors la pauvre veuve raconta au fermier qu’il y a cent cinquante ans, son bisaïeul paternel, lui aussi berger dans les pâturages épiscopaux de la forteresse de Bennfelden, avait eu une fois une aventure bien étrange.

Un jour, lorsqu’il veillait les bêtes dans les prés, à l’orée du bois de la Lutter, non loin d’Ehl, un terrible orage éclata et l’éclair frappa un arbre tout près de lui, si fort que la terre s’ouvrit et le brave homme vit apparaître une pierre, claire et brillante. Il la ramassa et l’emporta chez lui, car c’était une pierre magique, qui chassait les mauvais sorts et secourait les miséreux, les malades et les infortunés.

La pauvre veuve racontait au fermier que cette pierre provenait du firmament et que son bisaïeul savait par magie, que la pierre avait été enfouie à sept pieds sous le sol, et que durant sept ans, elle se soulevait, à raison d’un pied par an, pour apparaître à nouveau à même le sol.

Elle raconta alors comment, du temps de sa jeunesse, la pierre magique avait occupée, une place prépondérante dans la famille qui l’avait convoitée, selon elle, depuis la nuit des temps. Non seulement la pierre était le centre spirituel de la famille, mais aussi celui du village; car chacun venait avec ses peines et consultait la pierre magique.

Mais un jour, un savant qui passait par là et qui avait entendu de la pierre magique frappa à la porte de la chaumière et demanda à la voir. Il en était fasciné et voulut l’acheter.

La famille était pauvre, le prix, fort intéressant qu’offrait le savant, tentait son bisaïeul et, après réflexion, il céda la pierre magique pour un prix dérisoire et ne revit plus jamais le savant, qui lui avait promis monts et merveilles. Avec la perte de la pierre, la misère était entrée dans la chaumière; de jour et de nuit, la famille était en proie à un mauvais sort, car le savant avait enterré la pierre magique, à sept pieds sous terre, et il l’avait conjurée à rester enfouie pendant sept ans.

Mais, maintenant, la pauvre veuve avait retrouvé le trésor de la famille; il était là, entre ses mains, brillant et transparent, comme une lumière qui devait éclairer à tout jamais son existence.

Elle emmena la pierre magique chez elle, dans la chaumière, où elle l’a conserva précieusement et où elle doit toujours se trouver, si le destin a bien voulu préserver son humble demeure des intempéries et des guerres.