Le cimetière (Huttenheim - enfants)
Le cimetière.
<< Ce cimetière est pour moi un de mes lieux favoris.
J’aime m’y promener au milieu de la nuit , même de la nuit noire sans étoiles.
La rue est souvent déserte lors de mon arrivée. De temps à autre, je rencontre un ou deux chats qui déambulent ensemble. Leurs yeux semblent lancer des éclairs dans la nuit, Par la suite, j’entends leurs cris stridents retentir dans la rue. Ils finissent toujours par se chamailler. La raison en est toute simple, car ils se disputent les grâces de Minette, une nouvelle chatte aux poils blancs, habitant de l’autre côté de la rue. C’est alors, des bagarres à n’en plus finir. L’heureuse élue est rarement dans les parages, et préfère laisser les matous entre eux. De loin, je remarque leur manège qui se déroule toujours de la même façon. Mais, me voyant arriver, ils s’empressent de décamper à toute vitesse, en direction d’une cour voisine.
À peine franchit le portail de l’entrée, je me dirige droit devant moi, vers les sapins. Mes yeux habitués à l’obscurité, me permettent de m’orienter facilement.
De temps en temps, les hululements des chouettes se font entendre. Ils me connaissent bien depuis ce temps, ils se doutent que le ¨Quarmannel¨ se trouve dans les parages. Mon regard les identifie rapidement. Je lève simplement la tête en direction des deux arbres, plantés un peu plus loin. J’aperçois très vite, le couple de chouettes, car ils se tiennent regroupés, l’un à coté de l’autre, sur la branche. Seuls leurs yeux ronds se manifestent en clignant doucement. Je les abandonne, en contournant les tombes. Mes pas me dirigent tantôt à gauche, tantôt à droite, Je m’approche des croix de bois, où des inscriptions portent des noms. Bien sûr, ne sachant pas lire, je ne sais pas qui sont ces personnes enterrées là. Mais, j’ai ouï dire, que telle ou telle personne que je connaissais, reposait par là.
Un peu las, je m’installe sur les marches de la croix centrale. Il fait si bon se reposer en humant le doux parfum des fleurs odorantes et en écoutant le silence.
Je reprends mon équipée à la lueur du jour dans les ruelles voisines.>>
