Ladhof (Benfeld - enfants) : Différence entre versions

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Version du 5 juillet 2019 à 12:35

4 ¨Ladhof Moyen Âge 19e siècle¨

Autrefois les routes étaient moins bonnes que maintenant, mal entretenues, peu sûres. ¨Le Ladhof¨ petit quartier au bord de l‘Ill était en ce temps-là, un petit port servant aux déchargements ou aux chargements de marchandises. En effet, des tonneaux de vin et de céréales arrivaient à quai, pour satisfaire les commandes programmées, par des commerçants de ¨Benfeld¨.

Je me rappelle, dit ¨le Stubi¨, d’une réception de marchandises sur le quai des pêcheurs.

Je venais à peine de m’asseoir au bord de la rivière, quand les voix de villageois installés non de loin de moi, se sont mis à crier. - Bateaux en vue, livraison imminente ! Eh bien, nos deux compères ont bien navigué, ils sont en avance sur l’horaire aujourd’hui !

On aidait alors à débarquer les tonneaux prévus pour Benfeld, puis on rechargeait ceux destinés pour la direction de Strasbourg. Une fois le travail terminé, chacun s’asseyait sur un siège improvisé. Sur une caisse retournée, attendaient des verres remplis de boisson rafraîchissante. Les hommes s’apprêtaient à se désaltérer, quand l’un des gars de ¨Benfeld¨ me vit. Aussitôt, il me héla d’un geste de sa main.

- Mais c’est le Stubi. Amènes-toi mon gars, ne reste pas seul dans ton coin.Viens donc te joindre à nous pour trinquer à cette belle journée !   

Je ne me fis pas prier et j’allais me désaltérer avec eux.

- À la vôtre les amis ! lança ensuite la voix de Gustave.

Et nous répondîmes gaiement : santé à tous ! Le bruit de verres entrechoqués termina la phrase.

Quelques bribes de conversation furent encore échangées, quelques nouvelles du jour écoulé. 

On avait à cœur de ce maintenir au courant, de se qui venait de se passer dans les environs.

La boisson ingérée, et après une bonne frappe dans le dos de chacun, les bateliers remontaient dans leur barque sans perdre de temps. - À la prochaine les amis, bonne glissage jusqu’à ¨Strasbourg¨ !


Un signe de la main ponctuait sa phrase amicale et bientôt on ne voyait plus qu’un point noir dans le lointain.


Les bateliers acheminaient jusqu’à ¨Strasbourg¨ leur cargaison comprenant d’autres commandes de marchandises. Les embarcations reviendraient le lendemain, faire le chemin en sens inverse. Les barques chargées une fois de plus de tonneaux encombrés par d’autres victuailles qu’ils rapatrieraient sur Colmar.

Je vais vous donner encore quelques informations sur ce petit quartier. ¨Le Ladhof¨ existait déjà au 13 ème siècle. Les bateliers disposaient en ce temps-là, d’un hangar pour entreposer leur matériel. Le transport s’arrêta de fonctionner en 1885. Cette époque est révolue, mais il en reste quelque chose. En effet, la ruelle a gardé son nom : ¨le quai des chargeurs¨.


Les cours d’eau offraient des voies plus faciles, plus agréables. Cela permettait le transport de charges plus grandes et plus lourdes que sur les routes. Aussi la navigation sur l’Ill se développa-t-elle de bonne heure ; elle remonte aux temps préhistoriques, a été pratiquée par les Celtes et les Romains.

Elle fut très active au ¨moyen Âge¨. 

De petits ports se créèrent : le ¨Ladhof de Sélestat¨ est cité pour la première fois en 1294. Celui de ¨Colmar¨ en 1337, de même que¨Kogenheim¨,¨Benfeld¨ possédait un ¨Ladhof¨. Mais les intérêts des hommes sont toujours divergents. Le profit de l’un tourne souvent au désavantage de l’autre, et ainsi des difficultés surgissent. Il en fut de même pour les habitants des deux bords de l’¨Ill¨ : les bateliers n’avaient pas les mêmes intérêts que les pêcheurs, et les meuniers n’étaient pas toujours d’accord avec les agriculteurs.

Les commerçants et les bateliers qui transportaient leurs chargements étaient gênés par les digues érigées par les meuniers, par les barrages des paysans qui conduisaient l’eau dans les canaux pour l’irrigation des prés, et par les travaux des pêcheurs.

Ce furent sans doute les commerçants et les bateliers qui se plaignirent les premiers auprès de leurs autorités. Les différentes questions qui se posaient de la même façon, obligeaient les autorités riveraines le long de l’¨Ill¨, Seigneuries ou Villes, de se concerter, d’étudier les différents problèmes dans l’intérêt de leurs sujets, de concilier les différents points de vue et de créer une organisation qui les lierait tous en vue de garantir le bien public, de prévenir les dégâts, de maintenir une navigation libre.

C’est ainsi que fut constitué ce que l’on peut appeler le premier syndicat fluvial de l’¨alsace¨.

Les membres étaient les puissances riveraines de l’Ill depuis ¨Colmar¨ jusqu’à ¨Strasbourg¨.

Ils s’appelèrent ¨ILLSASSEN¨ ou ¨ILLGENOSSEN¨. Cette association a fonctionné environ pendant 250 ans (1400-1650).


3 - Maison noble de 15625 - Le Magasin des tabacs