Synagogue (Benfeld) : Différence entre versions
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L’implantation d’une communauté juive remonte aux années 1830. Une première synagogue est érigée en 1845 ; elle ne comprend alors que la partie centrale. Mais celle-ci, devenue trop petite, est dotée de deux bas-côtés en 1875, ce qui constitue une originalité. | L’implantation d’une communauté juive remonte aux années 1830. Une première synagogue est érigée en 1845 ; elle ne comprend alors que la partie centrale. Mais celle-ci, devenue trop petite, est dotée de deux bas-côtés en 1875, ce qui constitue une originalité. | ||
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A l’arrière de la synagogue est également érigée une petite maison abritant une salle d’école ainsi qu’un bain rituel (mikvé), maison qui a disparu en janvier 1945 lors des combats de la fin de la Seconde Guerre mondiale. | A l’arrière de la synagogue est également érigée une petite maison abritant une salle d’école ainsi qu’un bain rituel (mikvé), maison qui a disparu en janvier 1945 lors des combats de la fin de la Seconde Guerre mondiale. | ||
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=== L’agrandissement de 1875 et son mobilier === | === L’agrandissement de 1875 et son mobilier === | ||
La population de confession juive ayant beaucoup augmenté, la communauté songe à agrandir le lieu de culte dès le début des années 1870. Après plusieurs années de démarches administratives, l’architecte strasbourgeois Gustave Adolphe Beyer (1825-1898) dresse les plans d’agrandissement en proposant de transformer le petit édifice en une synagogue dotée de trois parties, s’apparentant à une nef centrale séparée de deux nefs latérales par l’intermédiaire d’arcatures en plein cintre. L’agrandissement, qui a lieu durant l’année 1875, donne lieu à une inauguration officielle le 13 janvier 1876. De nouveaux bancs-stalles sont installés pour les hommes dans la nef centrale, tandis que des bancs simples sont aménagés pour les femmes dans les bas-côtés, dotés d’entrées spécifiques. L’entrée principale, avec un portail monumental d’inspiration arabisante, est dotée de deux pilastres et d’un tympan en plein cintre. | La population de confession juive ayant beaucoup augmenté, la communauté songe à agrandir le lieu de culte dès le début des années 1870. Après plusieurs années de démarches administratives, l’architecte strasbourgeois Gustave Adolphe Beyer (1825-1898) dresse les plans d’agrandissement en proposant de transformer le petit édifice en une synagogue dotée de trois parties, s’apparentant à une nef centrale séparée de deux nefs latérales par l’intermédiaire d’arcatures en plein cintre. L’agrandissement, qui a lieu durant l’année 1875, donne lieu à une inauguration officielle le 13 janvier 1876. De nouveaux bancs-stalles sont installés pour les hommes dans la nef centrale, tandis que des bancs simples sont aménagés pour les femmes dans les bas-côtés, dotés d’entrées spécifiques. L’entrée principale, avec un portail monumental d’inspiration arabisante, est dotée de deux pilastres et d’un tympan en plein cintre. |
Version du 4 juillet 2019 à 07:19
L’implantation d’une communauté juive remonte aux années 1830. Une première synagogue est érigée en 1845 ; elle ne comprend alors que la partie centrale. Mais celle-ci, devenue trop petite, est dotée de deux bas-côtés en 1875, ce qui constitue une originalité.
6 : Synagogue 1845, 1875
La synagogue initiale de 1845
L’implantation d’une communauté juive à Benfeld est relativement tardive, puisqu’il faut attendre les années 1830 pour voir s’installer plusieurs familles en ville. Ainsi, pour célébrer leur culte, elles font ériger, probablement par un entrepreneur local, une petite synagogue dès 1845, laquelle est inaugurée le 1er mai 1846. Ce premier édifice est la partie centrale de la synagogue actuelle et il n’en subsiste que les deux murs pignons ainsi que les encadrements de toutes les grandes fenêtres, remployées lors de l’agrandissement du lieu de culte qui survient 30 ans après. A l’arrière de la synagogue est également érigée une petite maison abritant une salle d’école ainsi qu’un bain rituel (mikvé), maison qui a disparu en janvier 1945 lors des combats de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
L’agrandissement de 1875 et son mobilier
La population de confession juive ayant beaucoup augmenté, la communauté songe à agrandir le lieu de culte dès le début des années 1870. Après plusieurs années de démarches administratives, l’architecte strasbourgeois Gustave Adolphe Beyer (1825-1898) dresse les plans d’agrandissement en proposant de transformer le petit édifice en une synagogue dotée de trois parties, s’apparentant à une nef centrale séparée de deux nefs latérales par l’intermédiaire d’arcatures en plein cintre. L’agrandissement, qui a lieu durant l’année 1875, donne lieu à une inauguration officielle le 13 janvier 1876. De nouveaux bancs-stalles sont installés pour les hommes dans la nef centrale, tandis que des bancs simples sont aménagés pour les femmes dans les bas-côtés, dotés d’entrées spécifiques. L’entrée principale, avec un portail monumental d’inspiration arabisante, est dotée de deux pilastres et d’un tympan en plein cintre.
En 1895, un orgue à traction mécanique est construit par le facteur Charles Wetzel et Fils. C’est un instrument de musique étonnant pour une synagogue, puisque seules de rares communautés très libérales – comme celles de Mulhouse et de Strasbourg – ont doté leur lieu de culte d’un orgue accompagnant les chants et les cérémonies sacrées. Enfin, en 1922, le peintre Achille Metzger de Benfeld a réalisé des peintures murales dans l’édifice et sur le motif monumental de l’armoire sacrée renfermant les rouleaux de la Torah. Celles-ci sont toujours visibles intérieurement, mais nécessitent une restauration d’envergure. Enfin, soulignons que la synagogue de Benfeld, contrairement à la quasi-totalité des synagogues alsaciennes, n’a pas été pillée par l’occupant nazi entre 1940 et 1944. Le secrétaire de mairie, Eugène Gutapfel (1903-1966), soutenu par le maire de l’époque, Henri Doll, a su empêcher le saccage en détournant momentanément l’attention de l’occupant. Cependant, lors des combats de janvier 1945, l’éclatement d’un obus provoque d’importants dégâts sur la façade principale du monument, lequel est restauré les années suivantes.
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