Eglise Saint-Laurent (Benfeld) : Différence entre versions

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Les vitraux du 19e siècle ayant été en grande partie détruits en janvier 1945, de nouveaux vitraux sont mis en place entre 1947 et 1952 par la maison Ott Frères de Strasbourg. Nous pouvons remarquer les vitraux du chœur, tous de 1947, représentant saint Laurent, saint Materne ainsi que la sainte Vierge. Dans les grandes baies en plein cintre des bas-côtés, on aperçoit des représentations de saints de l’Eglise catholique (la Sainte Famille, sainte Clotilde, saint Aloys, sainte Thérèse-de-l’Enfant-Jésus…), ainsi que des saints locaux (saint Arbogast, saint Florent, sainte Odile, saint André Bauer, saint Léon IX, sainte Richarde)
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13Ben - Eglise Saint-Laurent DSC 0001.jpg

L’église paroissiale actuelle, dont l’origine remonte au haut Moyen Âge, témoigne de plusieurs phases de construction. Reconstruite en 1352-1353 par l’évêque Berthold de Bucheck, il n’en subsiste que le chœur gothique ; la nef est reconstruite en 1840 et le clocher en 1857 (la partie haute, détruite en 1945, est réédifiée en 1948.

14 : Eglise Saint-Laurent (1352, 1840, 1857)

L’église paroissiale à travers les siècles

La véritable première mention de l’existence de la paroisse constituée avec son clergé se trouve dans une charte de l’évêque Gerhard, en 1135. L’édifice primitif, qui était celui d’un petit village, devait être très modeste, cependant le cimetière qui l’entoure est englobé à l’intérieur de la cité puisque son tracé accuse une légère courbe dans les fortifications. Ainsi, l’érection de Benfeld en ville et la construction de ses remparts constitue aussi le point de départ de l’augmentation de la population, entraînant ensuite la reconstruction du lieu de culte. Ainsi, comme nous le confirme une grande plaque commémorative murée aujourd’hui derrière l’autel latéral droit, l’église est entièrement reconstruite, en 1352-1353, sous l’évêque Berthold de Bucheck et son successeur Jean de Lichtenberg. De cette campagne subsiste le vaste chœur gothique, avec ses hautes fenêtres et ses croisées d’ogives. L’une des clés de voûte présente d’ailleurs les armoiries de l’évêque constructeur Berthold de Bucheck. Une nef unique à 3 travées d’ouvertures précédait ce chœur et il semblerait qu’une petite tourelle en bois placée sur le chœur faisait office de clocher, puisque celle-ci est très dégradée dès 1589 pour qu’on envisage un arbitrage avec la famille d’Andlau en vue d’une reconstruction. L’église médiévale était dotée de plusieurs autels aux 15e et 16e siècles et l’on mentionne la construction et la dédicace, en 1507, d’une petite chapelle attenante à l’église.

Durant le 17e siècle, l’église connait de nombreux embellissements. En 1603 vraisemblablement, le clocher est reconstruit en avant de la nef et doté d’une flèche en ardoises et se quatre échauguettes destinées à surveillance des environs. Une nouvelle cloche, fondue en 1604 puis refondue en 1605, est placée dans le beffroi. Prénommée Suzanna, cette cloche est la plus ancienne du carillon actuel et sonne encore à 22h tous les soirs. Le grand-bailli Ascanio Albertini participe activement au financement d’un nouveau maître-autel durant l’année 1618, tandis que les deux autels latéraux sont livrés en 1621. Enfin, dès 1619, la ville dote l’église de son premier orgue.

En 1754, le clocher est rehaussé de manière significative. Les parties supérieures du 17e siècle sont démolies et remplacées par un nouvel étage des cloches surmonté d’une flèche couverte d’ardoises, le tout pour la somme de 1960 Gulden (florins). Les travaux de maçonnerie sont assurés par Balthasar Dorgler d’Ebersheim, la flèche est conçue par le charpentier Lorentz Hertig (1719-1775) et la couverture de la flèche est assurée par le couvreur Chrétien Killian de Molsheim.

Au 19e siècle, suite à l’ouverture de l’établissement textile de Huttenheim et l’augmentation de la population, l’église doit être agrandie. La nef gothique est démolie en 1840 au profit d’une nouvelle nef avec deux bas-côtés, au décor minimaliste, mais suffisamment spacieuse pour la population. L’intérieur présente désormais des colonnes de grès lisses et le tout est éclairé par de grandes baies doubles en plein cintre. C’est l’architecte départemental Gustave Klotz qui suit les travaux de construction, financés en grande partie par des dons en raison du manque de moyens financiers. En 1857, l’ancien clocher ainsi que la façade provisoire de cette église sont démolis et remplacé par un nouveau clocher de façade vraiment monumental, d’inspiration classique, à l’image du portail principal et des portails latéraux. Les parties hautes avec l’étage des cloches et sa haute flèche s’inspirent de l’ancienne tour. Les travaux, suivis par l’architecte Antoine Ringeisen, sont réalisés par l’entrepreneur Aloyse Felter de Hatten et s’échelonnent jusqu’en 1859, puisqu’ils permettent aussi de régulariser les toitures extérieures ainsi que d’aménager des plafonds en plâtre dans la nef et les bas-côtés, imitant la forme de véritables voûtes. En 1884 encore, des embellissements sont menés dans l’église par le curé Théodore Nartz.

Lors des combats de la contre-offensive allemande de janvier 1945, le clocher est pris pour cible par l’artillerie qui pensait qu’il s’agissait d’un poste d’observation, entraînant des dégâts conséquents extérieurs et intérieurs. Tout l’édifice doit être restauré et la partie supérieure du clocher est reconstruite jusqu’en 1948, selon les plans de l’architecte Edmond Picard. La dernière réfection extérieure de l’église a lieu entre 1995 et 1996.

Le mobilier de l’église

Tout au long de son histoire, l’église de Benfeld a régulièrement été dotée d’un riche mobilier, parfois mis au goût du jour. Elle a aussi bénéficié d’apports extérieurs, notamment le mobilier provenant de l’ancienne église du couvent d’Ehl, détruite au cours de la Révolution française, dont quelques beaux vestiges sont visibles dans l’édifice, notamment les stalles remontant à la seconde moitié du 15e siècle, visibles dans le chœur. Sculptées dans du bois de chêne, elles présentent de beaux remplages latéraux de style gothique flamboyant. De cette même époque remontent aussi les fonts baptismaux, situés dans la petite chapelle latérale sud. La cuve massive en grès est ornée de sculptures flamboyantes. Non loin de là, scellé dans le mur de l’église est visible le bas-relief de Saint Materne. Cet évangélisateur, qui selon la tradition serait passé par Ehl à l’époque de saint Pierre et aurait baptisé des centaines de païens, a été l’objet d’un culte pendant plusieurs siècles dans l’église d’Ehl, notamment par les guillelmites qui ont rebâti leur église en 1453. Le bas-relief représentant Materne en évêque – il a été premier évêque de Cologne puis de Trèves – remonte à la fin du 15e siècle ou au début du 16e siècle. Du couvent des Récollets d’Ehl proviennent également les deux autels latéraux, remontant au dernier quart du 18e siècle, présentant tous deux des sculptures néoclassiques et un ordonnancement fait de pilastres à cannelures et de chapiteaux d’ordre ionique. L’un des autels est dédié à la Vierge de l’Immaculée conception, tandis que l’autre est dédié à saint Antoine de Padoue. Les toiles sont l’œuvre du peintre strasbourgeois Joseph Melling (1724-1796).

Dans l’église, nous pouvons apercevoir d’autres œuvres remarquables, notamment des fonts baptismaux Renaissance, de 1621, placés près de la chapelle latérale nord. La cuve est soigneusement ornée des symboles des quatre évangélistes ainsi que de têtes d’angelots. Placée contre une colonne au centre de la nef se trouve la chaire à prêcher baroque, reposant sur un lion debout sur une petite colonne. La chaire, avec son abat-son et des décors d’inspiration rococo, présente le millésime de 1746 ainsi que les armes de Benfeld. Placé sur la grande tribune, le grand-orgue moderne construit par le facteur Schwenkedel en 1953, remplace un instrument plus ancien sinistré lors de la chute du clocher en janvier 1945. Depuis 1969 et la suppression de l’ancien maître-autel néo-gothique situé au fond du chœur, un autel en grès destiné à l’eucharistie est désormais placé à l’avant du chœur, en direction des fidèles.

Les vitraux du 19e siècle ayant été en grande partie détruits en janvier 1945, de nouveaux vitraux sont mis en place entre 1947 et 1952 par la maison Ott Frères de Strasbourg. Nous pouvons remarquer les vitraux du chœur, tous de 1947, représentant saint Laurent, saint Materne ainsi que la sainte Vierge. Dans les grandes baies en plein cintre des bas-côtés, on aperçoit des représentations de saints de l’Eglise catholique (la Sainte Famille, sainte Clotilde, saint Aloys, sainte Thérèse-de-l’Enfant-Jésus…), ainsi que des saints locaux (saint Arbogast, saint Florent, sainte Odile, saint André Bauer, saint Léon IX, sainte Richarde)


Le Monuments aux Morts de la Grande Guerre

A l’extérieur de l’église, autour du chœur, on peut apercevoir des pierres tombales remontant au début du 19e siècle, mais très abîmées. Il s’agit des seuls monuments préservés de l’ancien cimetière, transféré en 1821 à l’extérieur de la ville, le long de l’avenue de la Gare, en raison de son caractère insalubre et depuis longtemps saturé.

De l’autre côté, tout près du clocher, se trouve le monument aux morts de la Guerre de 1914-1918. Le monument, inauguré le 29 juillet 1923, comprend alors une statue de sainte Jeanne d’Arc reposant sur un grand socle en grès, à colonnes, d’inspiration néo-Renaissance.

Pendant la durée de l’occupation allemande, de 1940 à 1944, la statue de Jeanne d’Arc est descellée par un groupe de Benfeldois, enterrée chez un particulier puis dissimulée dans un caveau du cimetière. Elle retrouve son emplacement initial en 1945, à l’occasion de la fête de la Libération. Mais il faut attendre 1963 pour que le nouveau monument aux morts résolument moderne soit aménagé sur une partie du jardin du presbytère, en bordure de la Place de la République.

Le square autour de la statue est réaménagé en 2005 et doté d’une borne d’information sur ce premier monument aux morts en partie oublié.

Façade de l’église en 1852 avec l’ancien clocher et sa façade de 1840 (Archives municipales de Sélestat, fonds Ringeisen, dossier Benfeld 2)
Plan de réception de 1861 de la nouvelle façade par Antoine Ringeisen (Archives du Bas-Rhin, 2OP/TC 16)
Carte postale des années 1950 représentant l’église Saint-Laurent
Carte postale représentant le monument aux morts de la Première Guerre mondiale



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