Hôpital (Benfeld) : Différence entre versions

 
 
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L’hôpital de Benfeld figure parmi les bâtiments d’époque Renaissance tardive les plus atypiques de la région. Bâti en 1625 par un commanditaire inconnu, dont les armoiries bûchées à la Révolution étaient visibles sur un pilier de la cour intérieure, ce bâtiment au plan trapézoïdal se compose de quatre corps disposés autour d’une petite cour intérieure. Malgré le fait que la façade arrière s’appuyait sur le rempart médiéval, sa façade principale, donnant sur la ruelle, présente à ses extrémités deux pignons à volutes typiquement Renaissance. L’entrée, qui se fait par un portail central en plein cintre, est dotée de sculptures (pointes de diamant, frise d’oves, deux masques humains d’inspiration grotesque). Mais la particularité de l’édifice est sa cour intérieure, unique en son genre, puisqu’elle présente de part et d’autre deux corps de galeries, présents sur deux niveaux. Côté rue, chaque arcature possède trois travées d’arcades en plein cintre reliant les deux ailes. Chacune de ces galeries est voûtée en étoile par un motif de nervures multiples. La galerie arrière quant à elle ne possède que deux arcades et permettait à l’origine de desservir les différents espaces d’habitation par un escalier monumental aujourd’hui disparu. Son voûtement ne comporte que des croisées d’ogives.
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La fonction première de cette construction n’est pas connue. S’il a été approprié en hôpital au-moins depuis le début du 18e siècle, il est probable que la conception de sa cour intérieure soit inspirée de près ou de loin par l’ancien grand-bailli Ascanio Albertini, seigneur d’Ichtratzheim. Les grandes arcatures intérieures, permettant de relier les deux principales ailes, donnent accès, que ce soit au rez-de-chaussée ou à l’étage à toute une série de petites portes d’entrée. Ces logements initiaux pourraient avoir été ceux d’officiers en poste dans la garnison de Benfeld. Cette hypothèse très vraisemblable mériterait d’être étayée davantage malgré le fait que nous ne possédions que peu de documents anciens sur cet édifice.
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Agrandi pour la première fois en 1893-1894, l’hôpital connait ultérieurement plusieurs extensions au cours du 20e siècle et voit sa transformation en maison de retraite moderne se concrétiser dans les années 1990.
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Sur la façade du côté de l’église est scellé un remarquable monument funéraire remontant à 1732. Il s’agit de l’épitaphe du grand bailli Joseph Reich von Platz, qui a été l’administrateur du bailliage de Benfeld et a souhaité, en signe d’humilité, être inhumé entre l’hôpital et l’église, dans le cimetière paroissial, afin que sa tombe puisse être foulée par tout un chacun.
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Version actuelle datée du 4 juillet 2019 à 23:27

17Ben BEUGDISCHERT6.jpg

Construit en 1625 contre le rempart médiéval, ce bâtiment prestigieux à plan trapézoïdal possède une façade à deux pignons chantournés ainsi qu’une belle cour intérieure inspirée de la Renaissance italienne, dotées d’arcades et de galeries voûtées d’ogives faisant communiquer les deux ailes.

17 : Hôpital (1625)

L’hôpital de Benfeld figure parmi les bâtiments d’époque Renaissance tardive les plus atypiques de la région. Bâti en 1625 par un commanditaire inconnu, dont les armoiries bûchées à la Révolution étaient visibles sur un pilier de la cour intérieure, ce bâtiment au plan trapézoïdal se compose de quatre corps disposés autour d’une petite cour intérieure. Malgré le fait que la façade arrière s’appuyait sur le rempart médiéval, sa façade principale, donnant sur la ruelle, présente à ses extrémités deux pignons à volutes typiquement Renaissance. L’entrée, qui se fait par un portail central en plein cintre, est dotée de sculptures (pointes de diamant, frise d’oves, deux masques humains d’inspiration grotesque). Mais la particularité de l’édifice est sa cour intérieure, unique en son genre, puisqu’elle présente de part et d’autre deux corps de galeries, présents sur deux niveaux. Côté rue, chaque arcature possède trois travées d’arcades en plein cintre reliant les deux ailes. Chacune de ces galeries est voûtée en étoile par un motif de nervures multiples. La galerie arrière quant à elle ne possède que deux arcades et permettait à l’origine de desservir les différents espaces d’habitation par un escalier monumental aujourd’hui disparu. Son voûtement ne comporte que des croisées d’ogives.

La fonction première de cette construction n’est pas connue. S’il a été approprié en hôpital au-moins depuis le début du 18e siècle, il est probable que la conception de sa cour intérieure soit inspirée de près ou de loin par l’ancien grand-bailli Ascanio Albertini, seigneur d’Ichtratzheim. Les grandes arcatures intérieures, permettant de relier les deux principales ailes, donnent accès, que ce soit au rez-de-chaussée ou à l’étage à toute une série de petites portes d’entrée. Ces logements initiaux pourraient avoir été ceux d’officiers en poste dans la garnison de Benfeld. Cette hypothèse très vraisemblable mériterait d’être étayée davantage malgré le fait que nous ne possédions que peu de documents anciens sur cet édifice.

Agrandi pour la première fois en 1893-1894, l’hôpital connait ultérieurement plusieurs extensions au cours du 20e siècle et voit sa transformation en maison de retraite moderne se concrétiser dans les années 1990. Sur la façade du côté de l’église est scellé un remarquable monument funéraire remontant à 1732. Il s’agit de l’épitaphe du grand bailli Joseph Reich von Platz, qui a été l’administrateur du bailliage de Benfeld et a souhaité, en signe d’humilité, être inhumé entre l’hôpital et l’église, dans le cimetière paroissial, afin que sa tombe puisse être foulée par tout un chacun.




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