Eglise Saint-Adelphe (Huttenheim) : Différence entre versions
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Construite en 1843 selon les plans de l’architecte Antoine Ringeisen, l’église remploie l’ancienne nef de 1750 transformée en chœur ainsi qu’un ancien clocher construit en 1582, rehaussé en 1752 dans le style baroque, reconstruit en 1949 -1950 suite à sa destruction en janvier 1945.
Sommaire
8 : Eglise Saint-Adelphe (1843)
Histoire de l’église
Au Moyen Âge, Huttenheim, village à deux pôles, comptait deux églises, deux chapelles, plusieurs cours domaniales et châteaux forts. L’histoire demeure à ce jour complexe à saisir. Depuis le 12e siècle, les deux églises avaient un statut paroissial : chacune avait ses biens propres et disposait d’un clergé spécifique. L’église Saint-Adelphe est celle qui subsiste aujourd’hui ; l’église Saints-Gangolphe-et-Romain, située au nord du village, a probablement disparu en 1632, incendiée par la garnison de Benfeld en prévision d’un siège.
En 1582, la communauté entreprend la construction d’un nouveau clocher à l’église, remployant des éléments architecturaux romans issus d’un édifice plus ancien. Cette partie est encore visible de nos jours avec son portail d’entrée en arc brisé et ses différents niveaux de baies en plein cintre. Après la Guerre de Trente Ans et ses ravages (1618-1648), le village se reconstruit progressivement et une nouvelle église est bâtie dans le style baroque en 1750. Il s’agit partiellement du chœur actuel (ancienne nef) suivi d’un chœur à abside circulaire. Pour adapter le clocher aux dimensions de cette nouvelle église, il est rehaussé deux ans plus tard d’un étage baroque assez haut, surmonté de plusieurs bulbes aux tuiles vernissées.
En raison d’un accroissement considérable de la population dû à l’ouverture en 1826 d’un grand établissement textile au nord du village, l’église doit être agrandie en 1843. La commune fait l’acquisition de plusieurs propriétés voisines de l’édifice pour permettre l’édification d’une nef avec bas-côtés. Les plans dressés par l’architecte d’arrondissement Antoine Ringeisen dès 1842, sont mis en œuvre par l’entrepreneur Ignace Ziegler de Sélestat. Les travaux avoisineront les 100 000 Francs, une somme considérable pour l’époque. L’église se caractérise par une façade monumentale d’inspiration néo-Renaissance, dont les éléments d’architecture, réalisés en grès, occupent une partie de la surface murale. Notons qu’en cours de chantier, le 13 novembre 1843, alors que la charpente venait d’être achevée, l’un des ouvriers du charpentier Paul Witz de Huttenheim, est tombé du haut du toit et s’est tué. Il s’agissait de Timothée Hirtz, âgé de 33 ans, demeurant à Kertzfeld.
Lors des combats de la Seconde Guerre mondiale, en pleine contre-offensive allemande de janvier 1945, le clocher est abattu par l’artillerie ennemie. Après plusieurs années d’études, la reconstruction à l’identique de la partie supérieure du clocher est menée en 1949-1950 sous la direction de l’architecte Ernest Karch de Strasbourg. En 1951, la tour enfin réparée, est dotée d’une nouvelle horloge et de quatre cloches fondues à Annecy, accueillies dans la commune en grandes pompes. Après une restauration intérieure complète en 1988, la dernière rénovation extérieure de l’église, menée entre 2006 et 2007, a permis la réfection des enduits extérieurs ; la mise en valeur des vestiges de l’ancien cimetière sous forme de jardins a eu lieu quelques années auparavant.
Le mobilier intérieur
Dès sa reconstruction en 1843-1844, l’église est enrichie d’un mobilier considérable en complément de l’ancien mobilier réutilisé, dont l’orgue construit en 1809 par Michel Stiehr ainsi que les deux autels latéraux datant de 1811. Les anciens fonts baptismaux, datés de 1708, sont également transférés dans le nouveau baptistère. Mais la commune finança bon nombre d’éléments mobiliers neufs, principalement les bancs, une chaire monumentale inspirée de celle de Saint-Georges de Sélestat, quatre confessionnaux ainsi que des stalles et des boiseries placées dans le chœur de l’église, le tout dès 1847.
Quelques années plus tard, la commune achète un ancien tabernacle baroque qui se trouvait alors à Rhinau et entreprend la construction, en harmonie avec cet élément rococo désormais classé en tant que monument historique, d’un maître-autel monumental dès 1853.
Plus récemment, en 2002, la commune fait restaurer plusieurs éléments lapidaires remarquables et les fait placer dans l’église afin de les préserver des dégradations. Il s’agit d’abord d’une grande niche remontant probablement à la première moitié du 18e siècle, qui occupait l’un des murs du cimetière et présentait un Christ au tombeau. Les deux grandes cuves baptismales, quant à elles, d’époque Renaissance, sont également remarquables par leurs sculptures. Au 19e siècle, l’une d’elles portait encore la date de 1613, tandis que la seconde a servi de monument funéraire au chevalier Joseph Schwanda, sous-lieutenant des troupes d’occupation autrichiennes, décédé à Huttenheim en 1816.
Les vestiges de l’ancien cimetière (jardin biblique)
En faisant le tour du clocher, dans le jardin biblique, on aperçoit plusieurs monuments funéraires appartenant à des notables, érigés avant l’abandon du cimetière en 1827. Plusieurs de ces monuments remontent au début du siècle, mais le plus anciens de tous, de petites dimensions, a été sculpté en 1775 en hommage à François Joseph Haberer et présente un décor baroque remarquable. On observe également les monuments de Louis Hirsinger (1821) et Johannes Loos (1825). Au passage, on se rendra compte que les côtés latéraux de la tour sont dotés de couleuvrinières (bouches destinées à de petits canons) et que par conséquent, ce clocher était fortifié, bien que cette protection ait été plus symbolique que réelle.
Documents
- Etude du clocher de l’église, article extrait de l’Annuaire de la Société d’histoire des Quatre Cantons (2001), par Fabien Baumann
- Histoire de l’orgue, article extrait de l’Annuaire de la Société d’histoire des Quatre Cantons (2009), par Fabien Baumann
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